Résumé
Cette thèse en Études Théâtrales vise à théoriser la tension « dramaturgie / jazz » à travers l’œuvre de l’autrice dramatique africaine américaine Suzan-Lori Parks. Née en 1963, Suzan-Lori Parks est aussi célèbre aux États-Unis qu’elle est inconnue en France. Traversé par la mémoire de l’esclavage et de la traite négrière, son théâtre dé(re)configure l’Histoire pour inverser le point de vue dominant, fabriquer un nouveau récit et apporter réparation aux vivants et aux morts. Aborder son écriture au prisme du jazz, c’est inclure dans l’espace de la réflexion la « double conscience » constitutive de sa poétique, et les enjeux anthropologiques, historiques et politiques qui y sont associés.
Dans son théâtre, le jazz n’est pas seulement une présence musicale, mais une vision du monde, un complexe de conduites poétiques et une présence organique qui met l’écriture en mouvement de l’intérieur. De cette présence/absence paradoxale émerge non pas un modèle mais un ensemble de lignes de fuite. Instruites par le jazz, la liquidité et la fugitivité apparaissent comme les éléments clefs d’une poétique de la variabilité. Cette poétique est tributaire de l’expérience créatrice de l’autrice, laquelle donne en retour naissance à une expérience créatrice chez le spectateur. In fine, il s’agit de comprendre la manière dont le jazz affecte le théâtre au point de produire un autre type de théâtre.
Soutenue en 2019 à l'Université Sorbonne Nouvelle, Paris.
Elle est disponible en ligne ici.